Cette sculpture
s'inspire du roman La mort rousse de Pierre Chatillon,
paru en 1974. Elle représente le personnage principal,
à l'époque de son enfance : il rêvait alors,
pour arrêter le temps, de se rendre en chaloupe au fond
du lac Saint-Pierre, au couchant, et de capturer le soleil avant
qu'il ne disparaisse dans la nuit.
Ce thème,
traité ici d'une façon très originale, est
vieux comme le monde ; on le retrouvait déjà dans
la mythologie grecque où un héros, du nom de Prométhée
- appelé aussi «le voleur de feu» -, tentait
de s'emparer du soleil. Cette quête solaire est l'un des
plus anciens rêves de l'humanité puisqu'elle illustre
le désir d'être éternel, le désir de
faire triompher la lumière sur la nuit, le désir
d'un amour total, comblant comme la chaleur du soleil.
C'est aussi,
bien sûr, le symbole du poète qui ambitionne de s'approcher
au plus près de la Beauté, de s'en emparer pour
la transposer dans son oeuvre. Si l'enfant, ici, a le corps recouvert
d'or, c'est qu'il symbolise le poète transfiguré
par la proximité de la Beauté.
Les sculpteurs
n'ont pas représenté les traits du visage de l'enfant
parce qu'il incarne tout homme et toute femme dans sa quête
de Bonheur, d'Absolu, tout être humain sur le point d'atteindre
son Idéal. Et parce que La mort rousse est un grand
roman d'amour, les sculpteurs ont fait en sorte qu'on voie le
coeur du personnage à travers sa poitrine.
Ce rêve
de capturer le soleil est l'un des thèmes dominants de
l'oeuvre de Pierre Chatillon ; on le retrouve notamment dans le
roman Philédor Beausoleil, dans «Le Prince»,
nouvelle de L'île aux fantômes, et dans «Port-Saint-François»,
poème figurant dans Les cris.
Cette sculpture
en acier, cuivre et laiton a été exécutée
par les artistes nicolétains Pierre et Sébastien
Brassard, d'après une idée de Pierre Chatillon.
Elle a été
offerte au parc littéraire, en 1998, par les Soeurs de
l'Assomption de Nicolet.
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