Louis
Caron
LE BONHOMME SEPT HEURES
Le 12
novembre 1955, un glissement de terrain emporta une section
de la ville de Nicolet. La tragédie fit trois victimes.
L'évêché, l'académie commerciale,
plusieurs maisons et un parc appelé le petit bois
disparurent dans les glaises du bord de la rivière.
Par la suite, il fallut démolir la superbe cathédrale
qui s'élevait à proximité de l'abîme.
Louis
Caron fit revivre cet événement lorsqu'il écrivit
son roman intitulé Le bonhomme sept heures,
roman publié en 1978 aux éditions Robert Laffont
(Paris) et Leméac (Montréal).
Dans
ce roman, Jean-Lu, un garçon de dix ans, surnommé
le Lone Ranger, est installé sur l'une des branches
d'un des pins du parc lorsque survient la catastrophe. L'arbre
sera emporté et l'enfant va périr dans le glissement
de terrain.
«Le
samedi 12 novembre 1955, environ quinze minutes avant midi,
le soleil tenait toute la ville de Nicolet dans sa main. Le
Lone Ranger somnolait dans son pin, les fesses dans une fourche
de branches, la tête contre le tronc et les pieds appuyés
sur une autre branche, devant lui. Il ne ventait pas, mais
Jean-Lu n'avait qu'à exercer une légère
pression des jambes pour que son perchoir balance agréablement.
Et, pour parfaire son plaisir, l'enfant écartait la
touffe du sommet, couverte d'aiguilles fraîches, pour
dominer du regard la petite ville qui ronronnait comme un
gros chat au soleil.
Un coup sourd ébranla la terre, un coup qu'on aurait
dit originer des entrailles mêmes de la terre.»
(extrait de Le bonhomme sept heures).
Pour
des raisons évidentes, il n'était pas question
de reproduire en acier un pin géant. Le concepteur
a donc pris la liberté d'asseoir l'enfant au pied d'un
jeune arbre. Cette
sculpture illustre une scène du roman de Louis Caron
mais elle peut aussi être vue comme une évocation
du bonheur simple de l'enfance dans la nature.
Cette
sculpture a été exécutée par l'artiste
nicolétain Sébastien Brassard, d'après
une idée de Pierre Chatillon. Le revêtement de
finition a été appliqué par l'artiste
trifluvien Pierre Landry.
Elle
a été offerte au parc littéraire, en
2000, par les Soeurs Grises de Nicolet.
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